Avez-vous pensé à faire un stage durant vos trois années de bac? En avez-vous déjà fait un?
Pour ma part, je voudrais vous relater mon expérience de stagiaire en tant qu'adjointe aux communications à la Fédération québécoise des directions d'établissements d'enseignement (FQDE). Grosso modo, c'est la fédération qui gère les 2500 directions d'écoles publiques à travers la province de Québec.
C'était une expérience incroyablement enrichissante, autant sur le plan professionnel que personnel. J'ai su mettre à profit plusieurs théories apprises en cours, par contre la pratique est loin de ressembler à la théorie la plupart du temps! C'est pourquoi je crois qu'il est important de faire un stage, ou bien de baigner un tant
soit peu dans l'univers des communications. J'ai également tiré parti de cette expérience sur le plan personnel puisque je sais désormais ce qui me plaît le plus, dans quel secteur des communications je veux débuter ma carrière, quelles compétences j'ai déjà acquises au fil du bac versus celles que je dois approfondir.
Mon stage s'est étalé sur la session d'hiver 2010 puisque je l'ai fait créditer. Malheureusement, je n'ai pas aimé le processus d'évaluation du stage. L'université (de Montréal) ne tient compte que du rapport final d'une vingtaine de pages à remettre à la toute fin de la session. Aucun suivi avec le maître de stage, mis à part une petite évaluation qui ne compte pas dans la note finale. Également, le stage crédité est d'une durée de 140 heures, comparé à un cours de 45 heures. Toutefois, ce n'est pas du tout une mauvaise chose si l'on veut bien apprendre. Je soulève simplement ici l'importante charge de travail en surplus des heures passées en milieu professionnel qui ne sont pas évaluées. Je vous suggère donc de faire un stage, libre à vous de le faire créditer ou non, mais je pense que ce n'est pas obligatoire. Beaucoup de gens se demandent si c'est préférable, à mon humble avis, faites un stage pour l'expérience et non pour les crédits ou la note qui viendra s'y greffer.
Pour bien vous résumer mon expérience de stagiaire dans le milieu de l'éducation, je vous présente un article que j'ai rédigé dans le journal interne de la FQDE se trouvant dans toutes les écoles publiques de la province. Je devais parler brièvement de mon expérience de travail dans l'organisation. Bonne lecture :)
***
Échanger, c’est éduquer
Avoir une mère ayant pour profession la direction d’un établissement scolaire m’a plongé dans l’univers de l’éducation toute mon enfance et mon adolescence. Aujourd’hui, j’étudie en communication à l’université et depuis le mois de janvier, je suis stagiaire à la FQDE à titre d’adjointe aux communications. Avec le recul des années passées à apprendre du système scolaire québécois et à écouter les anecdotes de ma mère, je comprends bien les rouages des établissements scolaires et les polémiques impliquant ceux qui font vivre l’école à plein temps. Lorsque j’ai appris que j’allais faire mes premiers pas sur le marché du travail dans ce milieu, j’ai su que j’allais m’y plaire.
Au commencement de mon stage, je ne pensais qu’à l’application des théories vues en cours. J’étais excitée à l’idée de faire des relations publiques et de prendre part activement (enfin!) à un rythme de vie trépidant où s’enchaîne événements, émissions de télévision et relations de presse. Cependant, les relations publiques ne s’arrêtent pas seulement qu’aux médias et aux grands apparats. C’est d’abord et avant tout l’intérêt de communiquer avec son public le plus proche, les directions d’établissement, qui est au cœur des préoccupations de la FQDE. Cet échange n’existe pas non plus sans la compréhension de la lutte au quotidien pour la réussite des élèves, pour le maintient des relations de confiance et pour faire perdurer un environnement harmonieux. Travailler à la FQDE m’a fait prendre conscience que c’est désormais plus qu’un milieu d’apprentissage académique pour moi, c’est devenu un lieu où je peux faire ma part. Il y a de cela à peine quelques années, j’étais à la place de tous ces jeunes. Certes, la réalité perçue en tant qu’élève et celle en tant que professionnelle est différente et je peux à présent contribuer au mieux-être des jeunes.
La FQDE œuvre de concert avec les directions d’établissement vers la réussite et l’épanouissement des élèves. Ce que vous ne savez peut-être pas c’est qu’elle essaie d’instaurer des moyens de communication axés sur l’échange d’information et des outils de travail facilitant l’action et aussi la rétroaction à l’intérieur des établissements scolaires. J’ai la chance de travailler avec des personnes d’exception qui me poussent sans cesse à questionner le rôle des communications dans le milieu de l’éducation, et ainsi à me positionner face à cet environnement et à moi-même. C’est par ce processus que des idées novatrices prennent forme et améliorent le sort des écoles d’aujourd’hui. En plus, avec l’ère d’internet et du Web 2.0, les communications sont devenues indispensables dans un monde où chaque élève clavarde ou surf sur Facebook ou encore sur Twitter. Comment atteindre la tête et le cœur de ces jeunes si vous ne parlez pas leur langage? Un professeur m’a dit que « c’est en communiquant qu’on se rapproche des gens ». Se rapprocher des gens, c’est les comprendre. C’est avec cette compréhension d’autrui que nous pouvons avancer vers un système d’éducation de qualité supérieure.
Eve-Gabrielle Bissonnette,
stagiaire à la FQDE